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DNC : ne mélangeons pas une contestation du système et l’urgence sanitaire


 

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On semble aujourd’hui découvrir la crise sanitaire de la DNC avec des images de manifestations violentes dans le Sud-Ouest. La maladie avait pourtant durement frappé la Savoie il y à six mois sans entraîner de mobilisation contestataire ni vraiment attirer les médias. Une solidarité professionnelle s’était déployée autour des élevages atteints, les éleveurs entourés par leurs collègues considérant que le sacrifice de l’abattage total de leur cheptel protégeait les autres éleveurs. Ce foyer Savoyard est aujourd’hui enrayé. Quelques cas apparus dans les départements voisins semblent provenir de transports illicites d’animaux, une irresponsabilité coupable.

 

La science doit être notre boussole

 

Une crise sanitaire c’est donc une question technique et scientifique pas une arène politique ! Il est dangereux de profiter du désespoir et des craintes des éleveurs touchés ou proches des élevages infestés pour tenter de jouer une nouvelle manche de la coalition antisystème de janvier 2024 même si beaucoup de points demeurent en suspens et que la confiance n’a jamais été rétablie chez les agriculteurs. A ce titre il est d’ailleurs frappant de voir l’histoire se répéter sur l’A64 à Carbone dans la Haute Garonne et de voir des manifestations s’organiser à des centaines de kilomètres des foyers épidémiques.

Mais une crise sanitaire dans un élevage c’est avant tout un traumatisme humain inimaginable comme j’ai pu le voir de près lors de la crise de la vache folle, il y a vingt ans, en première ligne sur le terrain dans la Manche. Le comportement humain personnel des responsables est alors essentiel, l’accompagnement des éleveurs une absolue priorité.

 

Des comportements individuels responsables

 

Le combat sanitaire a toujours été un combat collectif dépendant des comportements individuels. Pour nos parents ce fut, en production bovine, l’éradication de la tuberculose, la fièvre aphteuse et la brucellose à la suite de longs et tenaces combats. Sur le plan collectif l’État et la profession définissent un cadre et le mettent en œuvre. Pour la DNC le protocole est aujourd’hui très clair. L’organisation sanitaire opérationnelle dans les départements avec les Groupements de Défense Sanitaire a fait ses preuves.

De leur côté, les éleveurs doivent respecter scrupuleusement les consignes de biosécurité, de non-circulation des animaux et surveiller attentivement l’absence de symptômes sur leurs bovins. Le protocole mis en place fonctionne si ses quatre jambes sont bien articulées :D’abord l’abattage total des unité d’élevage contaminées car les vétérinaires assurent qu’il est impossible de diagnostiquer avec certitude les animaux sains. Puis vient la désinsectisation, ensuite il est procédé à une vaccination générale et obligatoire dans un périmètre de sécurité. Durant la crise il y a interdiction totale et absolue de toute circulation d’animaux. Cette mesure essentielle, souvent techniquement contraignante, parfois tentante pour « gruger » est essentielle et la propagation de la maladie semble justement souvent liée à la circulation clandestine d’animaux.

Pour éradiquer les foyers pyrénéens, sans doute venu d’Espagne pour le premier d’entre eux, nous avons la chance de pouvoir nous appuyer sur les acquis savoyards et un protocole éprouvé. Le respect des règles, notamment la non-circulation des animaux, la déclaration rapide des cas suspects sont des conditions fondamentales de réussite qui sont dans la main des éleveurs.

 

Ne mélangeons pas tout

 

Cette crise sanitaire révèle, pour ceux qui ne l’auraient pas compris, que le malaise, le mal-être agricole, le manque de reconnaissance, la défiance, l’absence de cap à l’origine des manifestations de début 2024 n’ont pas été réglés et c’est un challenge fort pour la ministre de l’Agriculture et ses équipes. Mais ne mélangeons pas tout et concentrons-nous sur l’urgence à court terme d’éradiquer le virus de la DNC. Pour préserver notre troupeau bovin, notre capacité à produire et exporter du lait et de la viande, nous n’avons pas le droit de jouer aux apprentis sorciers, de manipuler l’opinion pour des objectifs qui ne sont pas que sanitaires.

 

JM Séronie

Agroéconomiste indépendant

Académie d’agriculture de France

 

Nb : Je ne suis pas vétérinaire mais j’ai essayé d’analyser avec des éléments factuels et de bon sens.

 

 
 
 
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