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Les agriculteurs ont le droit de savoir


Eric, Jérémy, Benoit, Anne, Olivier, les agriculteurs ont le droit de savoir !


Les agriculteurs mais aussi tous les électeurs ont le droit de savoir comment vous, candidats au parlement européen, voyez concrètement l’avenir de la Politique Agricole Commune. Seule politique européenne intégrée, elle pèse aujourd’hui près de 40 % du budget total de l’Union. Le parlement européen est codécideur d’une PAC dont une réforme est engagée depuis plus d’un an. Pour chaque agriculteur français cela représente en moyenne plus de 20000 euros versés annuellement.


Et pourtant c’est le grand flou … seuls quelques propos lénifiants figurent dans les programmes : soutenir une agriculture à taille humaine, promouvoir une agriculture propre, soutenir le revenu des agriculteurs, sortir des pesticides… autant de propos qui veulent tout dire … mais surtout ne rien dire de concret.

Trois tendances œcuméniques « dans l’air du temps » se dégagent de presque tous les programmes : une ligne générale globalement protectionniste ...dans les mots, une approche « localiste » et un fort volontarisme écologique.

On est surpris par la couleur très française des professions de foi, y compris dans la formulation : les « nous ferons, nous interdirons, nous refuserons… » sont légions au fil des pages comme si Bruxelles était une sous-préfecture de Paris. Mais au-delà des mots on a bien du mal à imaginer quelle sera la ligne réellement suivie dans la recherche permanente des alliances et des compromis qui est le mode de fonctionnement bruxellois. Récemment encore la France n’a pu constituer une minorité de blocage sur l’ouverture des négociations avec les USA.


On peut comprendre que pour se faire bien voir du grand publique les têtes de listes restent sur des objectifs stratégiques généraux et des formulations lapidaires. Mais dès l’automne les négociations sur la réforme de la PAC vont reprendre et là, loin des caméras et des effets de tribune, les députés qui travailleront sur l’agriculture rentreront vite « dans le dur », dans le précis, dans le concret.

Le monde agricole français a donc le droit de savoir la ligne que chaque famille politique défendra réellement.


Les députés « agricoles » passent un grand oral le 14 mai devant le syndicalisme majoritaire.

Personnellement si j’étais « examinateur » j’aurais donc quelques questions précises à vous poser :


  • La proposition actuelle de réforme de la PAC est souvent accusée de renationalisation rampante, pour vous qu’est ce qui doit demain constituer le socle solide d’une dimension communede la PAC pour 27 agricultures très différentes ?

  • La PAC était au départ une politique économique sur laquelle de nouveaux objectifs sont venus s’ajouter principalement environnementaux et territoriaux. Certains proposent d’y ajouter une dimension alimentaire. Qu’en pensez-vous et pour vous qu’est-ce que signifie concrètement cette multiplication des objectifs de la PAC ; est-ce une bonne chose ?

  • Les agriculteurs souhaitent une PAC protectrice au niveau des prix. Ce n’est plus le cas aujourd’hui. Les principaux instruments de la PAC avaient été conçus avec des protections douanières aux frontières qui n’existent presque plus. Pour vous comment l’union européenne doit-elle jouer ce rôle protecteur et avec quels instruments ? Sachant que les visions sont très divergentes entre les États membres, quelle ligne et quelles alliances défendrez-vous de ce point de vue ?

  • L’Union est le premier exportateur mondial de produits agricoles (et le premier importateur). Le développement des exportations agricoles européennes est-il pour vous une priorité ? Dans la pratique, à l’exception de la viande bovine, les principales productions agricoles françaises ont aujourd’hui intérêt à l’ouverture de marchés sur le grand export (vins, lait, porc, céréales, produits sous IGP...). Comment comptez-vous aborder ce paradoxe sachant, qu’excepté en Irlande et en France, la viande bovine est principalement un sous-produit du lait.

  • Vous souhaitez globalement une agriculture « plus verte ». Pour cela quels outils souhaitez-vous utiliser : réglementation, conditionnalité des aides, accompagnement spécifique ? En particulier pensez-vous qu’il faut continuer à soutenir les agriculteurs par des aides directes au revenu ou au contraire qu’il faudrait accompagner davantage les agriculteurs qui s’engagent dans la transition agroécologique. Dans cette hypothèse de combien souhaitez-vous baisser les aides directes du premier pilier (10 – 20 -30 -50 %) pour dégager un budget pour cet accompagnement financier et selon quel agenda ?

  • La PAC actuelle est souvent critiquée comme inégalitaire, les aides au revenu étant calculées en fonction de la taille (hectares, animaux), quelle est votre approche de cette question ?Pour favoriser l’exploitation familiale et soutenir davantage les emplois (avec notamment le développement de micro fermes orientées circuits courts) quel serait pour vous un objectif concret d’aide ramené à l’actif agricole (15KE 20 KE, 30KE ..) ? Par quels moyens proposez-vous d’y parvenir ?

  • La commission agricole du parlement a adopté 3 rapports fin avril, formulant ainsi son avis sur la réforme proposée par Ph Hogan. Elle propose des amendements allant dans le sens de plus de commun. Cela veut dire qu’elle critique la réforme mais qu’en réalité elle a fait le choix d’en accepter le sens général sans s’y opposer. Pour la nouvelle mandature souhaitez-vous laisser la réforme se poursuivre, et donc acceptez-vous la réforme en cours, ou souhaitez-vous bloquer la réforme et donner mandat à la future commission d'en proposer une autre portant davantage sur le fond (la politique) que les modalités de mise en œuvre (la technocratie)

  • En 2013, lors de la précédente réforme la France avait en réalité quatre grands objectifs simples et clairs de négociation

  • Maintien du budget.

  • Possibilité de recouplage des aides sur des budgets conséquents (ambition à 15%) pour garder des leviers d’orientation.

  • Possibilité de surprimer les premiers hectares (création du paiement redistributif) pour favoriser les exploitations d’élevage.

  • Développer une dimension « verte » commune à toute l’Union par le verdissement dans le premier pilier pour installer la notion de rémunération de biens publics.

Aujourd’hui quelles sont les 4 ou 5 priorités de négociation précises et concrètes que vous souhaitez défendre dans la réforme en cours qui fera la PAC des 10 prochaines années ?



Jean-Marie SERONIE. agroeconomie.com. 0672079511

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