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Sortie de crise épisode 3 ch1 : Premier tabou : le prix en grande distribution est la mère des batailles


L’agriculture française, les consommateurs, la chaîne agroalimentaire dans son ensemble, sont enserrés dans un carcan d’habitudes, de croyances, de symboles. C’est une situation sans doute confortable quand on veut faire comme on a toujours fait ou presque mais ce n’est plus adapté aux changements considérables qui sont devant nous. Sortir de cette « dépendance au sentier », dépasser ces « verrouillages sociotechniques » comme les nomment les sociologues, demande sans doute de les identifier puis de négocier collectivement comment se libérer de ces « tabous et breloques » qui nous sont chers mais nous coutent si cher !


Non ! Le prix dans la grande distribution n’est pas la clé du revenu des agriculteurs


Certes le prix payé par le consommateur quand il remplit son caddy influe sur le prix auquel l’industriel transformateur achète les produits en ferme ! Mais est-ce suffisant pour augmenter le revenu de l’agriculteur ? Certainement pas, ce n’est même sans doute pas un facteur majeur.

 

Rappelons d’abord que moins de 45% des produits des exploitations agricoles passent par la grande distribution qui polarise seule l’attention. Plus de la moitié passent par la restauration hors domicile, le commerce traditionnel ou sont exportés !

Rappelons ensuite que ce n’est pas véritablement le prix qui fait le résultat ! Le résultat dans toute entreprise c’est un produit moins des charges. Cela signifie une quantité vendue multipliée par un prix de vente de laquelle on soustrait des achats qui sont aussi eux aussi globalement une quantité multipliée par un prix. L’ensemble de ces prix fluctuant aujourd’hui assez rapidement.

A cela s’ajoute la nature des productions choisies car toutes n’ont pas la même valeur. C’est pour cela que les écarts de résultats sont considérables (un à quatre) entre exploitations agricoles comparables et qu’ils vont croissant.

 

La valeur ajoutée ne se partage pas elle se négocie


Il y a donc beaucoup de facteurs qui dépendent presque uniquement des décisions du chef d’entreprise : le choix de la production (Valeur), le choix des conditions d’achat et de vente qui conditionnent le prix (les marges de manœuvre étant certes différentes selon les productions, fortes pour le blé très faibles pour le lait ou les fraises !) Mais les éléments déterminants du résultat sont surtout la valeur produite par unité de main d’œuvre (efficience du travail) et la quantité d’achats nécessaires pour une même quantité vendue (efficacité technique).

 

Rappelons enfin qu’en économie une valeur ajoutée ne se partage pas (et encore moins ne se règle par la loi), elle se négocie dans la durée entre partenaires ayant des intérêts communs à long terme.

 

Pour transcender la breloque du prix, il existe, de mon point de vue, deux axes majeurs :


          Augmenter la réactivité et la pertinence des décisions des chefs d’entreprises agricoles dans un métier devenu beaucoup plus difficile en augmentant la pertinence de l’accompagnement des agriculteurs (qualité de la formation, des conseils…), en favorisant les alliances entre agriculteurs pour associer les compétences nécessaires à la prise des décisions.

          « Dépolariser » les esprits du prix en GMS, cette singularité française, et favoriser la négociation collective dans les interprofessions ou dans des accords de filières « complètes » intégrant le commerce et la restauration collective. Le contrat devrait devenir une des bases d’une culture commerciale agricole à développer.

 


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