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Crise de l'élevage où sont passés les acteurs de marché ?


Depuis un mois le bocage s'enflamme régulièrement en particulier dans l'Ouest. "Nuit de la détresse" , blocage de GMS , de laiteries , manifestations devant des permanences parlementaires parfois assez violemment comme ce fut le cas chez moi à Bayeux ... a coté de cela les GMS notamment Leclerc ( avec une tribune pleine page trés bien faite aujourd'hui dans la presse régionale ) communiquent sur leur compréhension de la situation et leur bonne volonté , de nombreux hommes politiques publient des communiqués de soutien aussi bien pensants qu'inutiles , le Sénat à la demande de la FNSEA tient table ronde et son président tient à se faire l'echo de la détresse ... cela fait beaucoup d'échos et beaucoup de bruit !


Autant d'échos témoignent de la résonnance créée par l'action tonique FNSEA-JA.


Les écarts de performances entre exploitations sont on le sait importants et de plus s'accroissent. C'est vrai dans toutes les productions et toutes les régions, les situations de détresse personnelle sont donc réelles. On peut cependant s'étonner de l'ampleur des manifestations et se demander si il n'y a pas risque de jouer au pompier pyromane en voulant canaliser et capter avant d'autres le désarroi économique et moral légitime de certains agriculteurs. La contestation menée par le syndicat majoritaire est particulièrement vive et organisée en Normandie , Calvados , Bessin , Manche comme lors de la crise de 2009 ... contestation alors conduite ... par l'APLI ... et en Bretagne où s'étaient manifesté en 2013 les fameux bonnets ....


Dans un prochain post je reviendrai sur l'analyse de marché et la dimension entrepreuneuriale de cette crise qui est sans doute comme en 2009 au moins autant une crise de charges élevées que de baisse des prix.


Par contre deux aspects me surpennent tout de suite


Dans le concert des acteurs il y absence totale d'expression des organisations de producteurs qui en lait sont aujourd'hui les interlocuteurs directs des entreprises pour négocier au nom des producteurs et non plus les syndicats . Comment interpréter ce silence des OP comme des laiteries ou des groupements de producteurs ( les vrais acteurs de marché) ...face à une forte présence syndicale ??? ce n'est surement pas un hasard et la démission médiatisée du président de la FNPL de la présidence de l'interprofession laitière ne doit pas être indépendante de ce phénomène.


En parallele des leaders emblématiques de la GMS ( qui sont eux au contact direct des leaders syndicaux nationaux) affirment respecter les accords de hausse des prix , accusent les transformateurs de ne pas payer le lait ou la viande au juste prix correspondant à celui où eux achétent les produits transformés ...et proposent de créer un fond par lequel ils rémunéreraient en partie directement les producteurs....


Ces deux faits sont peut être les signes avant coureurs d'une recomposition du jeu des acteurs et ne vont sans doute pas dans le sens d'un plus grand pragmatisme économique de la filière producteurs/transformateurs pour coller au marché si les vrais interlocuteurs de marché sont court circuités.

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